À l'assaut des paysages immaculés Jurassiens en bivouac
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Jeudi 28 décembre, 7h : le réveil sonne. C'est l'heure de se constituer des réserves d’énergie avant de prendre la route : direction les Rousses dans le Jura pour une randonnée en raquettes. Thibaud et moi sommes assez chargés et pour cause : nous prévoyons de bivouaquer, avec des températures prévues d’environ -15 degrés la nuit. Mais il en faut davantage pour nous refroidir ! Quelques heures plus tard, les premières neiges sont enfin en vue. En quantité. Tous les arbres sont entièrement blancs jusqu’au bout des feuilles, et seul le bitume noir contraste avec cette blancheur environnante. Le spectacle est au rendez-vous, et il devient dur de garder les yeux sur la route !
Une fois garés, nous vérifions une dernière fois que nous avons tout ce qu’il nous faut pour le bivouac : tente, duvets, tapis de sol, nourriture en quantité et… une pelle pour tenter de fabriquer un igloo ce soir ! Armés de nos raquettes, nous commençons donc à fendre les 50cm de poudreuse tombés cette nuit, en suivant le tracé de la Grande Traversée du Jura pour simplifier l'avancée. Les sacs sont lourds, et marcher dans une neige fraiche si épaisse est très physique.
Par chance, les paysages grandioses sont très peu perturbés par la foule en ce jeudi de fin décembre. La montée se fait tranquillement, avec un dénivelé franc mais pas trop intense.
Après environ deux heures de montée, nous cherchons un endroit où passer la nuit. Nous nous éloignons donc un peu du tracé de la GTJ, afin de pouvoir établir notre camp tranquillement. La quantité de poudreuse est vraiment impressionnante à certains endroits, et nous nous retrouvons avec de la neige tout plein les chaussures !
Une fois les affaires posées, j’en profite pour découvrir un peu les environs à l’aide de mon drone.
Une chose est sure : nous ne serons pas trop dérangés par le bruit des habitations aux alentours !
Nous commençons ensuite à creuser notre igloo à l’aide de notre pelle à luge. On creuse vite, mais impossible de former des blocs de glace dans cette poudreuse épaisse… Après une heure de travail intense, nous commençons à réaliser que notre projet d’igloo était un peu ambitieux : nous n’aurons donc pas d’abri « en dur » pour nous isoler des -15°C prévus cette nuit… Nous avons creusé tout de même un sacré trou, d’environ 2 mètres de diamètre et 1,5m de profondeur ! Comme la nuit commence à tomber, nous montons rapidement la tente, puis installons nos affaires à l’intérieur.
Même si l’eau a du mal à chauffer (la puissance de notre brûleur à gaz est limitée), nous arrivons à nous faire bouillir de l’eau pour nos sachets de nourriture déshydratée. C’est assez impressionnant de voir la rapidité à laquelle les objets gèlent (eau, lacets de chaussures, …). Nous nous allongeons ensuite sur nos tapis de sol, avant de nous rendre compte que le sol n’est pas du tout plat : notre chaleur a transformé la poudreuse en glace dure et pas vraiment plate… Je ressors donc, et guidé par Thibaud, je tente d’aplanir le sol, allongé dans la neige… Nous nous amusons bien, et faire cet effort pas facile nous réchauffe ! Nous nous emmitouflons ensuite dans nos duvets, et tentons de dormir. Ayant un sac de couchage « confort 5°C », je décide de garder ma doudoune et des gros collants. Seul le bout du nez dépasse - mais le froid est supportable. Je crains juste pour mon drone et réflex… Nous passons une nuit correcte, même si la toile de tente a gelé pendant la nuit. Par chance, il n’y a eu ni vent ni neige - sans quoi nous aurions probablement eu bien plus froid. Nous replions ensuite le camp de fortune, petit-déjeunons, et reprenons la marche. La fatigue se fait vite sentir, mais le soleil nous met de bonne humeur. La luminosité est fantastique, avec personne à l’horizon !
Après une petite frayeur et un message d’erreur, je réussis finalement à faire voler mon drone pour tenter de capturer quelques clichés originaux.
Nous marchons ainsi quelques heures, mais nous décidons de rentrer quand le temps se couvre. Cela rend les paysages immaculés encore plus mystiques.
Il tombe des gros flocons lorsque nous revenons à la voiture, qui démarre fort heureusement au quart de tour ! En route maintenant pour Annecy sur des petites routes bien enneigées, où c’est l’occasion de faire quelques dérapages plus ou moins contrôlés ;) Une bien belle aventure …
